Les normes sont le moyen de connecter et d’aligner les économies et d’accélérer la transition vers une économie neutre en carbone, ont déclaré d’éminents experts du climat et de la normalisation lors d’un événement officiel organisé en marge de la COP26, qui s’est tenu le 5 novembre 2021.
Intitulé « Reconstruire une économie résiliente neutre en carbone par la gouvernance, les politiques, les normes, les compétences et l’inclusion », l’événement était organisé conjointement par l’ISO, l’Institute of Environmental Management and Assessment (IEMA), le Forum international de l’accréditation (IAF) et Consumers International. Il a été marqué par des débats et des exposés sur l’importance d’une approche à l’échelle de l’économie pour intégrer les objectifs et les mesures de neutralité carbone avec le concours des Normes internationales.
« La réalisation des objectifs de lutte contre le changement climatique exige plus que de simples engagements », a déclaré Scott Steedman, Vice-président (questions de politique) de l’ISO.
« Il importe d’être en phase avec l’économie et avec tous ceux qui y contribuent pour permettre à tous les secteurs de la société de s’engager et d’agir. Les Normes internationales sont le moyen d’y parvenir. »
Cette manifestation parallèle a présenté des exemples concrets de normes ayant un impact, notamment dans les domaines du reporting, de l’accréditation, de la gouvernance et de la finance durable. Avec l’essor des obligations et des investissements « verts », on note aussi une augmentation de l’écoblanchiment et des incohérences dans les définitions et les pratiques commerciales. De nouvelles normes ISO à venir dans ce domaine, élaborées en collaboration avec de grands experts du monde entier issus de l’industrie, des pouvoirs publics et de la société civile, permettent d’établir un langage commun et de bonnes pratiques qui contribueront non seulement à garantir l’efficacité et la crédibilité des pratiques financières vertes et durables, mais aussi à attirer davantage d’investissements dans des projets axés sur les objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique.
La première norme faisant office de référence mondiale en matière de bonne gouvernance des organisations a également été présentée, démontrant à quel point la gouvernance est essentielle dans la réalisation de toute ambition climatique.
Sarah Mukherjee MBE, Directrice générale de l’IEMA, a souligné l’importance de la qualification des professionnels pour stimuler l’impact positif des normes.
« Amener les gouvernements à faire de grandes déclarations n’est guère suffisant ; il s’agit de mobiliser et d’informer tout le monde », a-t-elle fait valoir.
« Dans cette optique, il est impératif que la durabilité soit intégrée au niveau des effectifs actuels et futurs de tous les secteurs, afin de rendre tous les emplois plus écologiques et véritablement progresser vers les objectifs climatiques. »
Pour mener à bien le programme d’action pour le climat avec l’appui des normes, il faut également que les consommateurs demandent des produits, services et technologies respectueux du climat, a signalé Helena Leurent, Directrice générale de Consumers International.
« Nos recherches montrent que les consommateurs veulent une transition rapide, équitable et transparente vers la neutralité carbone », a-t-elle indiqué.
« Un étiquetage clair et honnête, des codes de conduite fiables, des garanties de traçabilité et de transparence tout au long de la chaîne alimentaire sont autant d’éléments indispensables à cet égard, et c’est là que les normes jouent un rôle crucial. »
Emanuele Riva, Vice-président de l’IAF, soulignant l’importance de la vérification et de l’assurance des Normes internationales pour les rapports relatifs aux critères ESG (environnement, société et gouvernance), a également fait référence aux normes en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l’empreinte carbone et les rapports sur l’état d’avancement des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
« L’accréditation et la vérification renforcent la crédibilité des informations fournies, augmentent la transparence et la cohérence dans la transmission de ces informations et, en fin de compte, motivent des actions plus efficaces », a-t-il précisé.
Tel est notamment le cas dans le domaine en rapide progression, mais de plus en plus flou, des déclarations et de l’étiquetage éthiques en ce qui concerne le bien-être des animaux, le commerce équitable et le travail des enfants. Des référentiels comme la Spécification technique ISO/TS 17033 fournissent des méthodes reconnues au plan international exposant en détail les modalités de ces déclarations, de manière à assurer cohérence et crédibilité dans le monde entier.
© Andrea Barrios Villarreal/ISO
L’événement a également mis l’accent sur l’importance de la Déclaration de Londres, récemment approuvée, pour lutter contre le changement climatique par le biais des normes. L’ISO et ses membres promettent de faciliter la prise en compte des considérations climatiques clés dans l’élaboration de toute nouvelle norme. La déclaration met en avant l’engagement de l’ISO à travailler avec ses membres, ses parties prenantes et ses partenaires pour faire en sorte que les Normes internationales et autres publications techniques contribuent à accélérer la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris, des ODD des Nations Unies et de l’Appel à l’action des Nations Unies en faveur de l’adaptation et de la résilience.