Quatre tendances à fort impact sur la future stratégie de l’ISO

Lu en quelques minutes
Publié le
Partager sur , ,

Le contexte économique et commercial incertain, la mutation des attentes sociétales, les impacts du changement climatique et la transformation numérique sont les quatre principaux facteurs de changement mis en évidence à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ISO, qui auront un fort impact sur l’évolution de l’Organisation.

Cet événement s’inscrit dans une semaine de discussions qui se tient au Cap, en Afrique du Sud, et qui vise à définir la future stratégie de l’Organisation à l’horizon 2030. « Sans les normes appropriées, il sera impossible de relever les nombreux défis qui se présenteront à nous à l’échelle mondiale et nationale. La normalisation fournit les outils pour parvenir au développement durable, pour faire face à la menace immédiate que représente le changement climatique et, entre autres, pour garantir l’égalité hommes-femmes et les meilleurs soins de santé possible », a indiqué Jodi Sholtz, Directrice des opérations groupe du Département sud-africain du commerce et de l’industrie, lors de son discours d’ouverture de l’événement.

Incertitude commerciale croissante

Mme Sholtz a souligné que la normalisation est essentielle pour garantir une croissance économique plus inclusive. « La mondialisation a amené dans son sillage de nombreuses compétences et capacités nouvelles en matière de production. Cependant, elle a aussi renforcé les inégalités, accentué la concentration économique et favorisé la marginalisation économique de nombreux pays en développement. Il est important de garantir un schéma de croissance plus inclusif et la normalisation est de plus en plus appelée à en être l’un des fondements », a-t-elle commenté.

Comme l’a expliqué John Walter, Président de l’ISO, « l’économie est de toute évidence l’un des principaux facteurs de changement et nous avons incontestablement un rôle à jouer pour restaurer la confiance dans les valeurs du libre-échange et du multilatéralisme. »

Catherine Grant-Makokera, experte en commerce, a évoqué la montée du nationalisme économique, le protectionnisme croissant et la perte de confiance dans le système d’échanges multilatéraux. L’incertitude qui pèse sur le commerce a été multipliée par dix au cours des dernières années, ce qui contraste avec la relative stabilité des deux décennies précédentes. « Cet aspect est important, car une augmentation de l’indice d’incertitude du commerce mondial fait revoir les projections de croissance mondiale à la baisse », a-t-elle expliqué.

Mutation des attentes sociétales

L’évolution des attentes des consommateurs et de la société est un autre facteur de changement mis en avant comme ayant un impact sur le monde qui nous entoure. L’économie collaborative en est un exemple : selon ce concept, des personnes proposent leurs biens personnels, notamment leurs véhicules ou leurs logements, à d’autres membres de la communauté.

Ces nouveaux modèles posent des défis inédits aux organismes de réglementation et aux décideurs politiques, mais la normalisation pourrait contribuer à les relever, comme l’ont souligné certains participants.

« L’économie collaborative a terriblement besoin de la normalisation », a expliqué Mark Atwood, créateur de l’application de covoiturage Jrney. « Est-ce que le fait de transporter des passagers supplémentaires dans votre voiture lors d’un long trajet a un impact sur votre assurance ? Est-ce que trouver ces passagers supplémentaires sur une application est différent de les trouver dans votre réseau d’amis ? À ce jour, il n’existe pas de réponses claires à ces questions. »

Tarryn Daniels, du Comité des biens de consommation sud-africain, a insisté sur le besoin de normes pour soutenir le développement de l’économie collaborative, mais également sur l’aspect perturbateur de ces évolutions. « Les industries qui ont le plus à perdre dans l’économie collaborative sont celles qui refusent de s’adapter et celles qui utilisent des modèles d’entreprise conventionnels sans chercher à évoluer », a-t-elle conclu.

Durabilité : une urgence

La portée réelle des impacts du changement climatique a été mise en exergue par Regina Asariotis de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui a utilisé un exemple concret dans le secteur du transport mondial.

« Le commerce international dépend très fortement du bon fonctionnement des liaisons de transport. Les phénomènes écologiques tels que les tempêtes, les crues, les variations de température, l’humidité ou les précipitations extrêmes et la montée du niveau des eaux auront des effets importants sur les infrastructures de transport telles que les ports », a-t-elle expliqué, en appelant à apprécier les risques avec plus de précision et à mieux se préparer pour s’adapter efficacement au changement climatique.

Transformation numérique

Enfin, les effets du numérique sur l’ensemble de la population ont également été abordés, avec des demandes à la communauté de la normalisation de saisir les opportunités de la transformation numérique. Les intervenants ont évoqué les répercussions de l’évolution rapide et de l’adoption des technologies numériques pour les entreprises et la société. Par exemple, quelles implications la transformation numérique a-t-elle pour les entreprises ? Comment les technologies numériques font-elles évoluer les biens et services que nous échangeons et notre manière de faire du commerce ? Et en quoi les technologies numériques sont-elles un moteur pour la croissance entrepreneuriale et l’innovation ?

Les technologies numériques sont désormais largement mises en œuvre et les nouvelles avancées (automatisation, intelligence artificielle ou chaîne de blocs, par exemple) offrent de nombreuses opportunités aux organisations, en contribuant à améliorer leur efficacité et leur productivité, en créant un avantage concurrentiel et en encourageant l’innovation. Il est toutefois important d’analyser les technologies qui ont une réelle valeur et une véritable pertinence, et les domaines dans lesquels il est judicieux d’investir.

Ensemble, ces quatre tendances – contexte économique et commercial incertain, mutation des attentes sociétales, urgence de la durabilité et transformation numérique – constituent les facteurs de changement qui vont déterminer les orientations de la future stratégie de l’ISO à l’horizon 2030.

contact pour la presse

press@iso.org

Journaliste, blogueur ou rédacteur ?

Vous souhaitez obtenir des informations exclusives sur les normes, ou simplement en savoir plus sur ce que nous faisons ? Contactez notre équipe ou consultez notre dossier médias.